Histoire du mot Poisson Le mot Poisson fut écrit dans la nuit du 21 au 22 octobre 1995, par le tracé d’un chalutier en pêche. Il s'agit du parcours du bateau sur la mer et donc de celui du chalut (filet) au fond de la mer. Les poissons se trouvant sur le tracé de cette écriture furent donc pêchés. Le bateau est équipé d'un système informatique. Les cartes des fonds marins sont insérées dans les programmes de l'ordinateur qui est relié au GPS (Appareil donnant la position par satellite à quelques mètres près). Au fur et à mesure que le bateau se déplace, son tracé s'affiche sur l'écran et y reste inscrit. C'est donc avec l'aide de ces appareils que le mot put être écrit et visualisable. La sortie du port de La Turballe s'effectua vers 18 heures. Une fois au large, vers 20 heures, le filet fut mis à l'eau à la base du "P". Le patron du bateau et moi n'étions pas sûrs de réussir à écrire ce mot car son tracé impliquait de nombreux virages qui sont difficiles à réaliser lorsque l'on traîne un équipement de pêche de plusieurs tonnes. Le courant et le risque de faire chavirer les panneaux ( plaques métalliques de 300 kg servant à écarter le filet) nous empêchaient de tourner trop rapidement. Pour pouvoir écrire ce mot nous devions aussi trouver une surface suffisamment grande en bon fond (zone de fond mou sans roches et donc sans risque de déchirer le filet) car il était évident que le mot s'étendrait sur plusieurs kilomètres. Le point le plus périlleux que nous dûmes affronter, après deux heures et demie de pêche, fut le point du "i". Le passage de la base de chaque "s" fut aussi assez délicat. Dans la descente du "O" et pour pouvoir écrire le "N" nous dûmes contourner une zone rocheuse. L'écriture de l'ensemble du mot dura 7 heures pour un parcours de 40 kilomètres. Le mot s'étalait sur 7 kilomètres de long par un peu plus d'un kilomètre de large. Le mot produisit 500 kg de poissons (merlans, merluchons, merlus, maquereaux, calamars, lieus jaunes, saint-pierre, mulets, congres...). 150 à 200 kg furent vendus le dimanche 22 octobre 1995 sur le marché de Talensac, à Nantes, où j'avais pu obtenir pour cette occasion une poissonnerie. Le reste du poisson fut vendu à la criée.